Kevin Rolland : "Il a fallu tout envoyer"
Après une matinée pluvieuse, suivie de la neige et du brouillard, Kevin Rolland, l'un des grands favoris du concours de ski halfpipe, a réussi à décrocher une médaille de bronze. Si ce métal ne répond pas totalement aux attentes de celui qui a tout gagné dans sa discipline, il permet néanmoins au freestyler tricolore de graver encore un peu plus profondément son nom dans l'histoire de sa discipline, pour la première fois inscrite au programme olympique. Entretien...
Tu visais l’or, tu obtiens une médaille de bronze, es-tu satisfait ?
J’ai beaucoup dit dans les interviews qu’avec une médaille je serai heureux mais pas comblé.. C’est un petit peu le cas. Je suis venu ici pour faire une médaille, je m’étais fixé l’or parce que c’était le meilleur moyen d’en décrocher une. Les conditions météorologiques ne m’ont pas permis de réaliser ce que j’avais prévu, je n’avais pas assez d’élan, mais je suis quand même vraiment content. Ce qui prend le dessus c’est la joie, parce que monter sur la boite avec des conditions pareilles n’était vraiment pas gagné. Je suis trop heureux d’être médaillé et d’avoir réussi à bien manager ma course.
Comment as-tu vécu cette compétition ?
Je ne pensais pas qu’ils allaient faire partir la compétition en arrivant. Il neigeait beaucoup, à chaque run, les conditions changeaient. J’ai besoin d’avoir de la glisse, de l’élan pour pouvoir réaliser les figures sur lesquelles j’ai travaillé et ces conditions ne sont pas vraiment pas mon fort. Ici même l’an dernier, je ne m’étais même pas qualifié en finale. C’était exactement les mêmes conditions, horribles.
Du coup, j’avais très très peur de cette course avant et j’étais tout excité au départ. A chaque run, je changeais de planche, je parlais beaucoup avec mon coach pour savoir ce que je devais faire. J’ai beaucoup de chance d’avoir un très bon technicien à mes côtés, ce qui n’était pas vraiment le cas l’année dernière. Je le remercie, parce que sans lui, cela n’aurait pas été possible.
J’ai toujours envie d’être le meilleur, je n’arrive pas à m’en lasser !
Et tes runs en finale avec la neige qui tombait drue ?
Le plus important c’était de garder de l’amplitude, ce qui était vraiment le plus dur ce soir. Comme je fais trois doubles rotations dans mes runs j’ai vraiment besoin d’avoir cette amplitude et là je n’en avais pas, donc il a fallu tout envoyer.
Le run qui me met sur la 3ème marche, c’est un run « safe » où j’ai assuré pour justement essayer de choper une petite médaille. Avant mon deuxième je me dis que je n’ai rien à perdre, qu’il faut que j’envoie tout. Je sais qu’il y a beaucoup de chance pour que je ne puisse pas envoyer le switch double, mais on est aux Jeux Olympiques, si je ne le fais pas là, je ne le ferai jamais. Ça n’a pas marché malheureusement. J’ai perdu un bout de mon bâton dans les airs en plus, ce qui m’a un peu perturbé, mais ce n’était pas le plus grave.
Quelle est ton impression après cette première expérience olympique ?
Je suis très heureux d’avoir une petite breloque, mais il manque un petit quelque chose à mon palmarès donc je crois qu’il va falloir que continue le halfpipe encore 4 ans. J’ai toujours envie d’être le meilleur, je ne sais pas, je n’arrive pas à m’en lasser ! J’aimerai bien montrer que j’ai mieux que ça dans les jambes, que je peux faire des tricks beaucoup plus techniques. Et je reste un peu déçu : je voulais vraiment proposer un gros show au grand public parce qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir du ski freestyle à la TV…
Kévin ROLLAND | Ski Acrobatique
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