Les golfeurs tricolores en ordre de bataille
Jean Van de Velde, directeur du tournoi, et Christophe Muniesa, directeur technique national, dressent un constat très encourageant du golf français, confirmé par les performances des Bleus lors de l’édition 2014 de l’Alstom Open de France.
La plupart des spectateurs de l’Alstom Open de France qui vient de se dérouler retiendront en priorité l’exploit de Victor Riu, finalement 8e, mais qui fut en tête du tournoi à mi-parcours du troisième tour, puis une nouvelle fois lors du dernier, et les excellentes places obtenues par Grégory Bourdy, 12e, David Bobrowski et Gary Stal, 18e.
Ces performances sont d’autant plus significatives qu’elles ont été effectuées sur un parcours extrêmement dur et dans des conditions difficiles. « Pour reprendre l’expression de quelques joueurs, avec une image empruntée au travail de bureau, ici on ne peut pas regarder par la fenêtre, s’amuse Christophe Muniesa. Sur aucun des trous du parcours, et encore moins sur les quatre derniers, on ne peut pas se distraire la moindre seconde sous peine de sanction immédiate. »
Mais ces quelques beaux arbres ne doivent pas cacher la forêt en marche formée par l’ensemble des golfeurs français. La première satisfaction mentionnée par Jean Van de Velde et Christophe Muniesa porte sur le nombre de participants français à cet Open : 28. Certes, cinq d’entre eux ont bénéficié d’une invitation, mais plus de 30% de ce champ français est parvenu à passer le cut, ce qui constitue une autre satisfaction.
La contre performance de Victor Dubuisson, sur lequel beaucoup d’espoirs étaient portés, n’a évidemment échappé à personne. Mais, aux yeux de Christophe Muniesa, le Cannois a tout de même fait preuve sur l’Albatros de certaines de ses grandes qualités : « Victor est très performant depuis le début de l’année et il a un style de jeu qui peut être tout à fait performant ici. Le trou n°1 lui a été fatal, puisque à deux reprises il a enregistré un triple bogey, mais sa réaction a montré une nouvelle fois sa force mentale puisqu’il a réussit un très beau score de 68 le 2e jour après son premier tour en 76. »
Il y a entre 20 et 30 Français qui ont le niveau pour évoluer sur le Tour - Christophe Muniesa
Au chapitre des belles surprises figurent les exploits réalisés par Thomas Linard et David Bobrowski, ce dernier étant pratiquement inconnu du grand public avant cet Open, tout comme Raphaël Marguery, Anthony Grenier, Thomas Perrot ou Baptiste Chapellan, ces derniers ayant gagné leur place grâce aux épreuves qualificatives.
Mais le plus important, pour nos deux experts, est la dynamique actuelle du golf français. « Ce qui peut effectivement constituer une surprise pour les non avertis est en fait l’expression de la densité, de la qualité des joueurs français, estime Christophe Muniesa. De nombreux joueurs français, et de plus en plus, sont très performants sur tous les circuits et peuvent tirer leur épingle du jeu. Aujourd’hui, il y a entre 20 et 30 Français qui ont le niveau pour évoluer sur le Tour. »
La même analyse est effectuée par Jean Van de Velde : « Lorsque je suis arrivé sur le Tour, nous étions seulement trois Français. Depuis quelques années maintenant, il y en a une dizaine ou une douzaine, ce qui doit représenter environ 7% du champ des joueurs du Tour. Dans ces conditions, c’est toujours difficile d’être toutes les semaines en tête des tournois. Malgré cela nous remportons pas mal de victoires. Mais je suis persuadé que d’ici cinq ans il y en aura pas loin d’une vingtaine. La base s’accroit d’année en année, le niveau moyen de nos joueurs monte de façon très conséquente et leurs performances sont de plus en plus fortes. »
Ceux qui font preuve d’une maturité avérée pour gagner sont de plus en plus jeunes - Jean Van de Velde :
A travers les victoires de Victor Dubuisson, Julien Quesne ou Alexander Levy, les exploits des Romain Wattel ou Gary Stal, deux éléments frappent le directeur de l’Open de France : « Tous ces joueurs arrivent sur le Tour avec un gros niveau, ils sont équipés pour performer et sont totalement décomplexés. Ils ne mettent pas longtemps à prendre la mesure des choses. D’autre part, ceux qui font preuve d’une maturité avérée pour gagner sont de plus en plus jeunes. C’est ça qui compte. »
Force est de constater que l’on aura plus parlé cette semaine des Dubuisson, Levy, Wattel, Stal et autres Stalter ou Brun, qui ont tous moins de 25 ans, que des « quatre ténors » du golf tricolore, Thomas Levet, Raphaël Jacquelin Grégory Havret et Grégory Bourdy : seul le Bordelais a pu passer le cut cette semaine.
« Il ne faut surtout pas les écarter ! », réagissent de concert Christophe Muniesa et Jean Van de Velde. « Ils sont très expérimentés, argumente le premier, comme le montre le play off disputé par Grégory Havret la semaine dernière en Allemagne. Et ils ont encore de belles années devant eux. Mais sur le plan symbolique, et en se basant uniquement sur cet Open de France, on peut leur faire un clin d’œil en disant qu’il y a un passage de témoin, ce qui est d’ailleurs le cycle naturel du sport. Mais c’est parce qu’ils ont tracé des voies nouvelles que beaucoup de jeunes joueurs français peuvent aujourd’hui espérer aller plus vite et peut-être plus haut. »
Ce dont ne doute absolument pas Jean Van de Velde : « Nous sommes passés à deux doigts de remporter un tournoi majeur avec Thomas Levet, Grégory Havret et moi-même. Je suis sûr que ça va tomber sans tarder. Aujourd’hui, un Français peut gagner n’importe quel tournoi. »
Source : FF Golf
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