Quel pied pour le karaté
Le 3 août 2016 restera une journée mémorable pour le monde du karaté et ses 50 millions de pratiquants. En effet, lors de la 129e session du Comité international olympique, réuni à Rio, le karaté a officiellement été intronisé au programme des Jeux Olympiques de 2020 qui se dérouleront à Tokyo. Huit épreuves s’y disputeront, six en kumité et deux en kata.
En ce jour historique, la réaction de Francis Didier, Président de la Fédération française de karaté, ne s’était pas faite attendre lorsqu’il apprit la bonne nouvelle : « C’est une reconnaissance pour notre art martial et pour notre sport ! ». Un bonheur n’arrivant jamais seul, le 13 septembre 2017, à Lima, Paris fut désignée ville hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024.
Habitué à briller lors des championnats internationaux et des événements multisports tels que les Jeux mondiaux, les Jeux Méditerranéens ou encore les Jeux européens, le karaté français aura à cœur de jouer les premiers rôles lors des JO de Tokyo en 2020 et à fortiori 4 ans plus tard à Paris en 2024.
Pour se faire, alors que les Jeux Méditerranéens de Tarragone 2018 ont débuté, Dominique Charre, DTN de la fédération française, nous a livré ses premières impressions depuis l’arrivée des karatékas français en Catalogne. Il est également revenu sur la stratégie fédérale mise en œuvre en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2020 et 2024…
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’état d’esprit du groupe et l’ambiance qui y règne depuis votre arrivée à Tarragone ?
L’ambiance est très bonne, nous sommes arrivés il y a deux jours (jeudi 21 juin) au village méditerranéen où l’on a été très bien reçu, très bien accueilli, nous sommes bien installés.
Nous avons profité des deux derniers jours pour faire des entrainements, un peu d’affûtage et découvrir la salle.
La compétition a démarré ce matin (samedi 23 juin), après il y a toujours une crainte dans ce genre de Jeux, c’est que les athlètes qui y participent pour la première fois soient un peu impressionnés par le nombre d’athlètes d’autres disciplines qu’ils vont croiser au village. Dans ce type d’événement, tout est plus grand, le village, le restaurant,…ça peut les perturber, mais on a essayé de gérer ça, les athlètes sont bien rentrés dans leur compétition depuis avant-hier.
Comment cette sélection pour les Jeux Méditerranéens a-t-elle était effectuée ?
La sélection est assez panachée, l’objectif est double sur ce genre de compétition. D’abord on essaie d’identifier certains athlètes qui pourraient être la relève de l’équipe de France A, et dans un second temps de voir des jeunes athlètes qui ne sont pas les remplaçants de l’équipe de France A, mais qui seraient susceptibles de le devenir à plus long terme.
Aujourd’hui, on a une équipe de France qui est obligée de suivre les circuits de qualifications imposés par la Fédération internationale afin de se préparer au programme olympique de 2020 et donc à la qualification pour les Jeux. Ce qui nous impose de participer à 9 compétitions internationales par an. Du coup, on profite des autres compétitions internationales comme par exemple les championnats du monde Universitaires, les Jeux Méditerranéens, voire les Jeux mondiaux, pour garder en forme cette relève actuelle ou future.
Nous sommes à la mi-journée, déjà deux médailles 1 or et une bronze pour les Bleus, quel premier bilan peut-on en tirer ?
C’est un bilan assez satisfaisant, sur 4 athlètes engagés on fait 2 podiums dont une médaille d’or, pour moi c’est satisfaisant. Mais je regarde aussi les deux athlètes qui n’ont pas fini sur le podium. Il y a une jeune athlète dont j’attendais plus au niveau de la combativité. Je pense qu’elle a peiné à trouver ses marques face à une adversaire qu’on connait, qui est rugueuse. Elle a été un petit peu dépassée par l’événement.A l’opposé on avait un garçon qui participait à ses 3e Jeux Med et qui avait une stratégie d’attente pendant son combat face à un adversaire qui n’attaquait pas, qui est un contreur. Ca a tourné contre lui en toute fin de combat, c’est un pari un peu risqué qu’on a perdu. Je suis donc déçu de ces deux défaites au premier tour.
Il reste 6 athlètes en lice, quel est l’objectif ?
Si on pouvait repartir de Tarragone avec 5 podiums, ça nous ferait 50% de médaillés, j’en serais très content. Je pense également qu’il faudrait qu’on remporte au moins une seconde médaille d’or, qu’on laisse une bonne image de la délégation française dans ces Jeux Méditerranéens. Il y a de très bons combattants dans les autres délégations, j’aimerais que nos jeunes se montrent face à eux.
Vous avez évoqué la stratégie de la fédération pour 2020, pouvez-vous nous en dire plus quant à celle de 2024 ?
Dans un premier temps il nous faudra réussir notre compétition aux Jeux Olympiques de Tokyo. Etant sport additionnel en 2020, il y a deux solutions pour intégrer 2024 : soit être proposé par le CIO, soit de l’être par le COJO (comité d’organisation des JO). On sait que pour les 2020, le COJO avait proposé le baseball et le karaté. Le CIO a proposé 3 autres sports additionnels, l’escalade, le surf et le skateboard. Ce qui nous intéresse, c’est en priorité que le COJO nous soutienne pour Paris. Il faut trois choses pour cela : avoir un maximum de relais sur les réseaux sociaux. Nous les aurons, le karaté est représenté par 110 nations lors des championnats du monde, donc on ne se fait pas de souci sur ce point. Il faudra également des belles images, je pense que nous l’aurons également, grâce à un arbitrage qui rend notre sport très lisible même pour des néophytes.
Enfin, il faudra que la France, pays organisateur en 2024, ait des bons résultats en 2020 à Tokyo, de ce côté-là, tout reste à faire.
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